« Pourvu que ça dure ! » Voilà le cri du cœur lancé par Alain Demanneville, président de l’Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) Risloise face à l’engouement des habitants du territoire pour son association.

Un changement de tendance

En passant de 30 adhérents réguliers avant le confinement à 44 pendant cette période d’isolement, l’Amap Risloise a su tirer son épingle du jeu. Il est vrai qu’avec ses atouts : agriculture bio, circuits courts, saisonnalité des produits, solidarité, etc. elle a un peu tout pour plaire dans ce fameux monde de demain tant promis.

Créée en 2007, l’Amap Risloise présente aujourd’hui un panel de producteurs assez diversifié. « Avec le temps, l’offre s’est élargie, avant ce n’était que des légumes et des fruits, aujourd’hui vous trouvez aussi des produits de la ferme, du pain, des fromages, du cidre, du miel et ponctuellement d’autres produits comme des savons naturels », explique Alain Demanneville.

« Un autre regard sur les saisons »

Pour devenir amapien, il est nécessaire de régler une cotisation annuelle, ensuite la règle du jeu est assez simple, vous passez commande auprès du producteur qui vous intéresse et venez récupérer vos produits le jour de la vente, « cela permet au producteur de n’apporter que ce qui a été commandé et de ne pas avoir de pertes ».

L’adhérent, de son côté, reste tributaire de ce que le producteur propose, « c’est le producteur qui annonce ses produits du moment, ça habitue aussi les consommateurs à avoir un autre regard sur les saisons. Au mois de mai, on ne peut pas avoir de tomates, par exemple ! »

Mais ne nous y trompons pas, venir à une Amap reste encore et toujours une démarche militante, « les Amapiens sont dans leur grande majorité des gens informés et engagés disposant de quelques moyens financiers et qui ont conscience de défendre quelque chose ».

« L’autre crise, climatique »

Mais depuis la création de l’association, il y a plus d’une dizaine d’années, le désir et la volonté de toucher un public plus large restent un objectif majeur pour Alain qui sent malgré tout, ces derniers temps, un changement de tendance : « On perçoit un mouvement de fond amorcé avant le confinement, des jeunes reviennent vers le jardin, vers les produits locaux. De toute façon, l’autre crise, celle climatique qui nous attend va forcément pousser les gens à consommer autrement et à se tourner encore davantage vers les Amap ».

À bon entendeur…

Infos pratiques

La distribution de produits a lieu le mercredi, de 18 h 00 à 19 h, au Pôle social, 9, rue des Papetiers, à Pont-Audemer.